ARTHROSE DU GENOU

Définition

D’après l’OMS et de l’American Academy of orthopaedic Surgeons (1994)
« L’arthrose est la résultante des phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous-chondral.
Cet équilibre peut être provoqué par de multiples facteurs : génétiques, congénitaux, métaboliques et traumatiques. L’arthrose touche tous les tissus de l’articulation diathrodiale et se manifeste par des modifications morphologiques, biochimiques, moléculaires et biomécaniques des cellules de la matrice cartilagineuses conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et une perte du cartilage articulaire, une sclérose de l’os sous-chondral avec production d’ostéophytes et de kystes sous-chondraux. Quand elle devient symptomatique, l’arthrose entraîne douleur et raideur articulaires, un éventuel épanchement articulaire avec des degrés variables d’inflammation locale. »

Évolution

Schématiquement, il y a 3 stades évolutifs. Le stade 1 c’est l’usure du cartilage, le stade 2 = usure de l’os sous chondral et le stade 3 = atteinte ligamentaire, du fait de la déformation du genou aggravée par l’arthrose.

L’évolution est généralement lente et progressive pendant les 2 premiers stades (3 à 15 ans en moyenne), elle peut être beaucoup plus rapide au 3ème stade (2 à 3 ans).

L’évolution va dépendre de nombreux facteurs parmi lesquels : l’âge, le poids, le morphotype, l’activité, les antécédents traumatique avec lésion ligamentaire, lésion méniscale, lésion du cartilage, etc …).

Le principal facteur de risque évolutif est le facteur constitutionnel.

Le traitement médical

  • Le traitement médical est un traitement symptomatique contre la douleur, il ne traite pas la cause. Les médicaments antalgiques et anti-inflammatoires sont souvent associés pour être efficace sur la douleur. Les débris d’usure du cartilage déclenchent une réaction inflammatoire avec souvent un épanchement de synoviale, qu’il faut aussi traiter avec un traitement anti-inflammatoire.
  • Les infiltrations de corticoïdes peuvent être réalisées dans les douleurs arthrosiques lors des poussées inflammatoires, et sont souvent très efficaces. Il n’est pas recommandé de répéter plus de 2 infiltrations annuelles dans l’articulation. Les corticoïdes n’ont pas de danger pour le cartilage ou la structure osseuse en dehors des contre-indications.
  • Les injections de visco-supplémantation ont pour but d’améliorer la viscosité du liquide articulaire et du cartilage malade. Leur efficacité est controversée et fait toujours débat. L’effet est variable selon les patients et est moins efficace dans les stades avancés de l’arthrose, et moins efficace dans l’arthrose fémoro-patellaire. L’efficacité est souvent immédiate et de durée variable entre 3 et 18 mois. Certaines études ne montrent pas de résultats supérieurs à l’effet placebo, mais ce traitement fait partie de l’arsenal thérapeutique largement prescrit. 
  • La physiothérapie et la diminution du poids et de l’activité, ont aussi une action symptomatique. Le surpoids est très délétère pour le genou, puisqu’au niveau du genou, les contraintes sont 6 à 8 fois le poids du corps. Perdre du poids est donc très efficace et participe au traitement médical antalgique. Une articulation arthrosique a tendance à s’enraidir. Il faut donc bien veiller à entretenir la mobilité articulaire et la souplesse musculaire. Les étirements musculaires sont très importants et sont très efficace sur la diminution de la douleur, en diminuant les contraintes sur les surfaces ostéo-cartilagineuses du genou.

Le traitement chirurgical

  • L’arthroscopie : Lorsque le genou présente des poussées inflammatoires avec des épanchements de liquide synovial abondant, l’arthroscopie peut être indiquée. Le liquide synovial contient des débris cartilagineux, méniscaux, osseux et des substances génératrices d’inflammation responsables de douleurs et d’épanchement articulaire. L’arthroscopie consiste à inspecter l’articulation et à faire un nettoyage du liquide articulaire. Cette intervention est qualifiée de bénigne. Elle doit être réalisée par un chirurgien spécialisé. Elle peut se dérouler en ambulatoire. L’efficacité de ce traitement est souvent transitoire de quelques mois à 2 ans en moyenne. (cf Arthroscopie)
  • L’OTV (Ostéotomie Tibiale de Valgisation) : cette intervention permet de freiner l’évolution de l’arthrose, en modifiant les contraintes sur les zones du genou les plus touchées par l’arthrose. (cf OTV)
  • La Prothèse du genou : C’est le véritablement le seul traitement curatif de l’arthrose. Il vise à remplacer les zones du genou usées par l’arthrose (cf PTG)

Conclusion

Les traitements médicaux ou arthroscopiques n’interviennent pas sur la réparation de l’usure du cartilage articulaire. Ces traitements n’ont qu’une action symptomatique. Les injections intra articulaires sont utiles mais compte tenu de leur efficacité variable et des les risques qu’ils font encourir (infections). Il ne faut pas en abuser.
Dans l’état actuel de la recherche, Les greffes de cartilage sont indiquées pour les cas avec des pertes de substances cartilagineuses limitées en surface. Elles ne sont pas indiquées dans le traitement de l’arthrose. Pour l’instant les résultats ne sont pas reproductibles et n’ont pas démontré de leur efficacité.
Actuellement, le seul traitement palliatif efficace, démontré de l’arthrose est l’ostéotomie et le seul traitement curatif de l’arthrose est la mise en place d’une prothèse.